Salut à tous,
L'année 2008 est importante pour les transporteurs sanitaires car nous sommes à une année charnière pour faire un point sur l'évolution de la profession, pour se projeter dans l'avenir et pour anticiper les mutations du métier.
Si les transporteurs sanitaires sont à présent reconnus comme acteur indiscutables de la chaîne de soins, certains faits récents sèment le trouble, comme le comité quadripartite sur l'organisation du secours et l'aide médicale urgente, duquel étaient exclus les transporteurs sanitaires.
"Les corporations professionnelles tiennent toutes des discours spécifiques dans un language hétérogène, ce qui pose problème dans la compréhension des difficultés. De plus, la question des ambulanciers est multiple et doit être traitée dans sa globalité. Qu'il s'agisse de la garde, des temps d'indisponibilité du personnel ambulancier dans les hôpitaux, du rôle de la permanence de soin ambulatoire, des interventions taxis dans le transport assis, de la disparité des moyens dans les entreprises, toutes ces questions méritent une clarification de la profession."
La DHOS (direction de l'Hospitalisation et de l'Organisation des Soins) a lancé un comité de pilotage réunissant des acteurs publics et privés pour traiter trois grands axes:
- les transports dans les urgences pré-hospitalières;
- les transports inter-hospitaliers;
- la permanence des soins.
-> les conclusions seront rendues lors des premières assises du transport sanitaire au premier semestre 2009!
Parallèlement à ce comité et pour mieux connaître la profession, le ministre de la santé a lancé une mission d'évaluation pilotée par deux conseillers généraux des établissements de santé. Cette mission doit identifier les nombreuses pistes d'amélioration des processus organisationnels. Chargé d'un audit sur la croissance des carences ambulancières dans les urgences pré-hospitalières, les conclusions fixent trois bases d'un référentiel sur l'application d'une situation dite "départ réflexe" par les pompiers. Il distingue ainsi trois motifs de départ réflexe:
- les situations d'urgence (accident, etc...);
- les circonstances particulières (pandémie, etc...);
- les types de lieux (voie publique, etc...
Selon lui, loin d'être minoritaires, les situations d'interventions ambulancières hors "départ réflexe" sont nombreuses et compléteraient efficacement le dispositif, mais demande une réponse harmonisée au niveau des régulations médicales. Le rapport relève également une absence d'homogénéité dans le temps selon les régions et en fonction des organisations. Par ailleurs, si la garde départementale est une avancée incontestable, elle concerne presque exclusivement les horaires de nuit et rarement ceux de jour. Autres problèmes soulignés: l'écart entre le nombre de missions déclarées en ville ou en campagne, le degré d'implication variable selon les entreprises, le problème de traçabilité dans les réponses à l'urgence. Outre un ensemble de mesures correctives, le rapport propose l'appui d'un coordinateur ambulancier qui serait le garant du bon fonctionnement des gardes.
"Les relations entre intervenants de l'urgence sont complexes.
Loin de vouloir écarter les ambulanciers des urgences, le comité quadripartite devait d'abord faire émerger un dialogue entre SAMU et pompiers en redéfinissant le rôle du centre d'appel comme point d'entrée des urgences. Il ne peut y avoir de défaillance du système, tout doit être fiable en permanence, quelle que soit la mission, quel que soit le lieu et quel que soit l'intervenant!"
Les transports sanitaires sont stratégique dans les missions d'urgences! 60 à 70% des appels proviennent des hôpitaux, et ceux-ci ne sont pas exempts de responsabilité dans la gestion des urgences, notamment du fait d'une mauvaise organisation des flux.
L'entreprise de transport sanitaire de demain:
Modernisation des infrastructures hospitalières, regroupement des plateaux techniques, rapprochement des acteurs au sein d'une agence régionale, mutualisation des moyens...tout concours au rassemblement. Dans cet état d'esprit que dicte l'évolution de la société, il paraît de plus en plus manifeste que les réussites ne sont pas individuelles mais collectives. Pour autant, bien du chemin reste à parcourir chez les transporteurs sanitaires. La mutualisation de moyens et le partage de responsabilité ne sont pas des comportements naturels, et cela quel que soit le secteur d'acitivité.
Crainte de perte d'identité ou de perte d'autonomie ne doivent pas faire oublier l'impérative nécessité du regroupement. Des activités comme le transport partagé ne peuvent se concevoir individuellement. Et pourtant elles représentent des marchés conséquents encore peu exploités...
A la bataille sociale et concurrentielle qui s'annonce à court terme, c'est tout le corps ambulancier qui doit répondre par une ouverture à la mutualisation, et cela sans qu'il soit question d'y perdre son identité.
Amicalement
Christophe